Cela n’est plus un secret, mettre de l’O2 dans son vin pendant quelques années est souvent bien bénéfique. Même quand beaucoup tendent à sortir des vins « prêts à boire », on oublie rarement la sensation, le plaisir de boire un vin qui s’est fait attendre, qui s’est dévoilé, petit à petit, particule d’oxygène par particule d’oxygène…

Ô2, danger pour le vin si trop présent, mais Ô2 quelle réussite quand ton approche s’est faite doucement, sur un vin qui savait échanger avec toi.

carafer_un_vinÔ2 quel plaisir de goûter ces Pommard, Meursault, Vouvray ou Corton (Charlemagne ou non) de la fin des années 1970, début des années 1980 (donc bien plus vieux que celui qui les dégustait). Et je ne vous parle pas de certains spiritueux bien plus âgés… Ces saveurs si riches, si complexes. Ces échanges ont su donner aux vins toute la grâce, toute la sagesse qu’ils méritaient, les rendant sublimes…

Mais Ô2 quelle douleur devant des vins qui n’ont pas su gagner la guerre, car comme l’homme, le vin ne gagne jamais la course au temps face à l’oxygène. A la fois meilleur ami dans la bonification, mais aussi pire ennemi dans le vieillissement.

Ô2 rage, Ô2 désespoir, Ô2 vieillesse ennemie quand j’ai goûté après quelques heures ce vin blanc de Loire de 1985. Discret face à cet afflux d’oxygène à l’ouverture, il a su donner son meilleur une fois qu’il pensait t’avoir dominé après quelques minutes. Mais malheur à lui (et à moi par la même occasion) quand,  après quelques heures, il a succombé à tes coups.

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Oui, Oxygène, Jean-Michel Jarre…j’étais obligé de la faire… #shame

Ô2 danger quand – trop vieux – le vin, même protégé par ce bouchon de liège, n’a su te résister, et fragile, a fini par dépérir. Et quel désespoir pour celui qui l’ouvre, découvrant que finalement, il faut toujours faire attention : Mettre de l’O2 dans son vin oui, mais gare à ne pas en mettre trop …